Ce livre foisonnant, écrit par le père fondateur du Singapour moderne parut en 1998 et 2000 en deux volumes. Il retrace les mémoires de celui que Barack Obama a qualifié de « vrai géant de l’Histoire » au moment de son décès en mars 2015.

The Singapore Story :

La jeunesse de Lee Kuan Yew

Le premier tome (The Singapore Story) décrit d’abord la jeunesse de Lew Kuan Yew, son éducation anglophone (et sa mauvaise maitrise du mandarin, qu’il gardera toute sa vie), l’histoire de sa famille et la violence de son père. De nombreuses pages sont consacrées à la terrible occupation japonaise de la ville, à la suite de la défaite de l’armée anglaise. Churchill la décrivait comme la « pire des catastrophes » et « la plus grande capitulation » de l’histoire militaire britannique, de 1942 à 1945.

L’engagement politique

Après la guerre, Lee Kuan Yew part étudier au Royaume-Uni, d’abord à la London School of Economics puis à Cambridge, où il étudia le droit.

De retour dans la Cité du Lion (et marié en secret à Choo, sa fiancée, qui l’avait rejoint pour étudier également le droit), éveillé aux bienfaits du welfare state, devenu fervent anti-colonialiste, il s’immerge dans la vie politique dès 1951. Il milite d’abord au sein du parti progressiste (pro britannique) puis crée en 1954 le PAP (People’s Action Party), parti socialiste, avec l’appui des syndicats pro communistes.

Premier ministre en 1959

Il devient premier ministre de Singapour dès 1959, avant l’indépendance, le Royaume Uni ayant doté Singapour d’une constitution propre. Il le restera jusqu’en 1990, date de son retrait.

L’intégration à la Malaisie en 1963

Il s’éloigne des communistes en voulant le rapprochement avec le Malaya (ancienne Malaisie), qu’il jugeait indispensable au développement de Singapour. Le parti communiste y était interdit et Tunku Abdul Rahman, père de l’indépendance malaisienne et d’origine malaise, se méfiait de la majorité chinoise de Singapour. Il la voyait plus loyale à la Chine communiste qu’à son état de naissance. Singapour finit par intégrer la Fédération de Malaisie en 1963 (avec Bornéo, Sabah et Sarawak), qui était devenue indépendante en 1957.

Émeutes

Néanmoins, les tensions avec Kuala Lumpur ne sont pas aplanies pour autant. En effet, Lee Kuan Yew souhaitait une Malaisie malaisienne où tous les citoyens seraient égaux alors que le Tunku souhaitait un Etat à domination malaise. L’intégration de Singapour, peuplé très majoritairement de chinois, à la Fédération portait la population chinoise à 40 pour cent de la population globale. Ceci ne permettait plus, dès lors, d’assurer la prédominance des Malais. A la suite des émeutes raciales à Singapour, entre Chinois et Malais, l’État de Malaisie modifie sa constitution et rend à la Cité du Lion sa liberté, le chassant de fait de la Fédération.

L’indépendance en 1965

Nous sommes le 9 août 1965 et c’est un Lee Kuan Yew en pleurs qui annonce à son peuple qu’il va devoir s’en sortir seul, dans un territoire minuscule et sans aucune ressource naturelle.

Le second tome (From third world to first) explique comment Singapour, est devenue une des économies les plus riches du monde en moins de 50 ans. Le livre s’arrête en 2000. On vous en parle ici.

Pour lire le livre en version originale : chez Kinokunya ou Amazon. Pour lire le livre en français : Amazon

Renee Kaddouch

Renee est avocat au Barreau de Paris depuis 2003, et foreign lawyer à Singapore depuis 2017 pratiquant essentiellement en matière de fusions-acquisitions, private equity et venture capital, ainsi que droit général des affaires. Renee a co-fondé Genesis Avocats Singapore, le bureau pour l’Asie du Sud-Est du cabinet parisien Genesis Avocats

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