Cette année, c’est le 5 février. L’occasion pour les tamouls de Singapour d’honorer Murugan. Et pour nous, d’assister à des rituels à couper le souffle. C’est à vivre une fois dans sa vie… Ouvrez vos yeux, vos oreilles, vos narines et savourez!

Thaipusam : Victoire du Bien sur le Mal

Comme Pongal début janvier, Thaipusam est une fête Tamoule du mois Thai. Elle est commémorée le jour où l’étoile Pusam est à son point le plus haut dans le ciel… C’est, parait-il, à cette date que Parvati aurait remis à son fils Murugan ce javelot aux supers pouvoirs.

Thaipusam est donc une fête à la gloire de Murugan. Qui a toujours fait montre de courage et de force pour mettre au tapis les plus terribles démons. Ses parents, Shiva et Parvati, en l’équipant d’armes redoutables, l’ont bien aidé. Il est célèbre pour avoir vaincu Soorapadman qui, se muant en manguier, comptait étouffer la terre entière. Pas de bol, le javelot de Murugan a frappé juste, coupant l’arbre en deux…
L’une des moitiés est devenue un coq, et l’autre un paon dont Murugan a fait sa monture. Vous en voyez une belle représentation à l’entrée de Little India.

Murugan, son javelot et son paon

Thaipusam à Singapour

Le festival commence dès 23h30 le samedi 4 février au Sri Srinivasa Perumal Temple, pour s’achever le lendemain dimanche 5 février avant minuit au Sri Thedayuthapani Temple.

Une longue procession de 4 km

Une longue procession de fidèles part du temple Sri Srinivasa Perumal, sur Serangoon road, pour arriver au temple de Murugan, Sri Thedayuthapani à Tank road. Pour apprécier le cortège, vous pouvez donc vous poster le long de Serangoon Road, de Hastings Road, de Short Street et Dhoby Ghaut Green. Le spectacle vaut le coup d’œil et c’est gratuit!

Vous y verrez les fidèles portant des kavadis (qui se traduit « sacrifice à chaque pas »), mégastructures métalliques ornées de plumes de paon, de fleurs, de pots à lait, d’images de Murugan. Mais également de détails plus personnels, car chacun peut y mettre un peu de soi.

Fidèle portant un Kavadi – photo Florence Bickert 2020.


Vous apprécierez les piercing qui ne font pas semblant. Vous y entendrez de la musique indienne qui soutient la marche des pèlerins.
Vous y sentirez l’encens qui monte du cortège et envoute la foule…
Et si vous supportez le spectacle, vous accompagnerez peut-être Murugan sur son char d’argent, jusqu’à sa demeure: le Sri Thedayuthapani (autre nom de Murugan) temple.

Le savez-vous?

Le kavadi trouve son origine dans une légende de textes sacrés sanskrits.
Un certain Idumban aurait, sur injonction de son maître, volé deux collines à Murugan… Qui n’a pas manqué de se mettre en colère ! Idumban, bien incapable de lutter contre le Dieu au javelot, lui a restitué son bien et a imploré son pardon. Et lui a aussi demandé d’exaucer les vœux de tous ceux qui porteraient sur leurs épaules un objet ressemblant à deux collines suspendues.
C’est ainsi qu’est née la pratique du Kavadi, qui donne de bonnes chances aux fidèles d’être exaucés.

ET pour les fans de piercing…

Vous verrez dans le cortège des kavadis à pointes, des dos criblés de crochets, des langues et des joues traversées par de véritables pics à brochette (qui rappellent le javelot de Murugan).Des rituels auxquels les fidèles se préparent bien avant la fête…

Fidèles en chemin…Photos Florence Bickert 2020.

Abstinence sexuelle et régime végétarien très strict pendant 48 jours! De telle sorte que lorsque Thaipusam arrive, l’esprit et le corps sont enfin libres pour se donner en vérité à Murugan et accueillir sereinement les aiguilles.
Soit dit en passant, le régime alimentaire permet aussi de limiter l’hémorragie… D’ailleurs si la manip vous intéresse, allez très tôt au Perumal Temple (attention : cette année, il faut réserver son créneau et c’est payant) . Vous y rencontrerez peut-être l’un des plus célèbres perceurs en plein travail.
Tamilchelvan : 40 ans d’expérience, une parfaite connaissance de l’épiderme, un geste complètement maîtrisé !

Si Agathe et Sam sont tentés de lui confier leurs nez, sachez que la pratique est interdite aux moins de 16 ans… Pour vivre un peu de la fête, vous pouvez déjà leur proposer de la regarder. ET puis s’ils veulent « faire genre », on trouve toujours des ressources…Fabriquer son kavadi en papier par exemple, ici.

Nous vous souhaitons un bon Thaipusam… Sans oublier qu’il s’agit d’abord d’une fête religieuse. Sur place, veillons donc à respecter les fidèles. Oublions les shorts et les débardeurs.
Et prenons des photos à distance.

MOG

2 Commentaires

  1. Un grand merci pour ce bel article qui raconte fidèlement la tradition hindoue derrière le Thaipusam célébré de manière grandiose ici à Singapour.

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