Une aventure pédagogique originale dans le monde scolaire francophone : on a rencontré l’équipe de la Petite Ecole et on vous raconte nos impressions.

Il y a bien longtemps, Montaigne écrivait quelque chose comme : il nous faut allécher l’appétit et l’affection, sinon on ne fabriquerait que des ânes chargés de livres.

Et on vous entend ruminer : si déjà, la nouvelle génération lisait, ce serait merveilleux. Certes.
Vous êtes nombreux, vous parents, à nous écrire ; nous comprenons votre désespoir face au manque d’attrait des jeunes pour les écrits. Seules les vidéos, entre 12 et 34 secondes en moyenne, les comblent !

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Comment donner envie d’apprendre et de progresser?

Pour certains, le choix de l’école est une vraie question.
L’école a une fonction sociale, culturelle aussi. Certaines familles vont adopter le système français, d’autres le fuir. Chacun ses critères, chacun ses choix : un site intimiste ou une plateforme intimidante, une adresse ou une ambiance chaleureuse.

Le monde du travail étant en tension, les impératifs de réussite sont puissants dans notre petite Cité-Etat. Les parents projettent sur l’école leurs préoccupations en termes d’avenir professionnel pour leurs enfants.

Quand commencerait la course à la réussite?
Il est connu qu’ici, un irréductible groupe de parents totalement inquiets au départ, en proie à une panique toujours plus grandissante, ligotent leurs enfants avec leurs angoisses. Imaginez-vous le résultat …tels des rôtis de porc braisés par les flammes de l’acharnement.

Leur but ? Les faire concourir dans cette lutte pour l’excellence. On les avait vus faire brailler les enceintes près du ventre maternel pour que la vie utérine devienne un lieu d’initiation précoce pour découvrir Mozart, le birman, les carillons byzantins du haut Moyen-Age.

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Mais laissez-les donc tranquilles ! Faites donc confiance aux professionnels.

Une nouvelle tendance refuse de penser l’éducation en termes de rendement.
En marge de l’école traditionnelle, dans le secteur privé, certains enseignants tentent d’apporter des réponses différentes à cette question d’éveiller le désir d’apprendre.
Ils revendiquent avoir eu envie d’autre chose.
On a rencontré une équipe impliquée qui se promet de redorer le blason des instituteurs. C’était en 2012, à Turf , un projet à taille humaine, qui s’est donné comme premier objectif le bilinguisme. La proximité avec les parents était un élément fondamental de la réussite de l’entreprise.
Un ancien ministre qui passait par les routes escarpées des préoccupations pédagogiques a eu l’idée de créer, avec d’autres, un groupe dédié à l’éducation internationale. Il s’agit du réseau Odyssey, que la Petite Ecole a rejoint en 2021.

Dans la région, La Petite Ecole – toujours ainsi nommée – compte quatre structures ; mais oui, vous les connaissez déjà! Et on les trouve à Bangkok, Hanoi, Ho Chi Minh City et bien sûr ici. D’ailleurs, en décembre prochain, quand Turf city sera devenu un souvenir ancien pour nous tous, le déménagement va engendrer une grande nouvelle : un seul et unique site « tout nouveau-tout beau » sera inauguré, dans le quartier de Holland Village.

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Qu’est-ce qui nous a plu chez eux?

Le fait qu’ils osent bousculer certaines idées reçues, et remettent en avant la passion de transmettre, la passion de leur métier auquel ils ne cessent de se former. « Pour enseigner, il faut continuer d’apprendre » nous dit le directeur.

Ils entendent les chercheurs qui disent l‘intérêt des classes « multi-niveaux » et pointent les compétences sociales à l’œuvre dans ces regroupements: des partenariats entre les enfants, de la solidarité face aux différences, la meilleure des préparations à l’entrée au collège.

Ils portent un grand intérêt aux langues. La Petite Ecole, reconnue pour son bilinguisme, s’achemine, avec le mandarin, vers le trilinguisme. Car le plurilinguisme, nous dit le directeur, est une giga-compétence permettant de mieux vivre, mieux interagir, mieux réfléchir... à condition de la mettre en place en maternelle lorsque le cerveau enregistre encore à toute allure, et c’est ce que fait la Petite Ecole.

Ce sont des enseignants qui ont envie de se dépasser ensemble, de faire grandir les enfants en confiance, de s’adapter à chacun et de collaborer avec les parents. Un triangle parents-enfants-enseignants : où chacun devient un véritable acteur de cet élan communautaire.

Certains penseront que c’est la survivance d’un rêve hippie? Peut-être… alors progressons encore pour éviter la guerre, et promouvoir l’amour 😍
Ils secouent le Mammouth ministériel par lequel ils ont été formés, et veulent le rendre léger et moderne : pas simple … Ils se montrent ainsi prêts à remonter leurs manches pour trouver un nouveau souffle. Qu’il y ait un rêve de monde meilleur ne fait aucun doute!
L’école n’est-elle pas le laboratoire de la société de demain?

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SG Live se réjouit qu’il y ait des souffles nouveaux et différents. Nous ne pouvons que nous réjouir du dynamisme. Ce n’est pas une concurrence, c’est une autre alternative. Ça stimule l’intellect, ça stimule le marché.
Il n’y a pas une école, il y en a plusieurs. Socrate serait surement d’accord !
Nous souhaitons longue vie aux projets et bonne santé aux enjeux éducatifs de La Petite Ecole de Singapour.

Bon appétit pédagogique !

Pour en savoir plus sur La Petite Ecole, c’est ici.

Macha

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