Andayoma c’est une voix vibrante de gospel, un jazz mainstream mâtiné de Caraïbes, un caractère entier forcément bien trempé, une garde-robe unique, un cœur immense, des textes à fleur de peau.
Après 23 ans sur l’île, l’interprète-compositrice s’apprête à regagner la France. Pour accompagner son départ, ses amis producteurs singapouriens lui ont offert le plus beau des cadeaux. Un dernier récital le 12 mai, à l’Esplanade s’il vous plaît!
« See You in Paris »
Ce sera un au revoir plein de promesses.
Avec les morceaux qui ont déclenché le début de son histoire à Singapour, une rencontre, un tournant. Du jazz, des chansons du patrimoine français et caribéen. Ses racines sont guyanaises.
Des originaux, des standards, des nouveautés. Un concert à son image.
En anglais, en français, en créole. En petite formation Avec ses amis musiciens de toutes générations: pianiste, batteur, bassiste. Mario Serio, Ann Gie, Yap Ting Wei, Joshua Wan.
Un sacré concert en perspective, qu’on ne va pas manquer.
En attendant comme on l’aime beaucoup… et que plus de 20 ans sur l’île, c’est pas rien ! On n’a pas résisté à rencontrer Andayoma, papoter musique et cueillir un dernier regard sur sa vie d’artiste française à Singapour.
C’est un beau roman…
Qui démarre en 2001, sur un petit air qu’on connait bien.
Femme d’expat’, jeune maman avec deux petites filles, droppée dans l’inconnu… pour quelques années.
« Jamais, tu t’imagines que tu vas rester ! »
En France elle chantait déjà du gospel, prenait des cours de chant, s’était concocté son nom de scène.
Mais c’est à Singapour que tout commence vraiment.
L’une des premières rencontres clés… c’est avec Nathalie Ribette.
En 2002, elle monte sa première production Notre-Dame de Paris à l’Alliance Française. Andayoma auditionne, travaille le chorus, répète, enceinte jusqu’au cou. Puis monte sur scène, juste après avoir accouché. « Ouf ! »
C’est une belle histoire…
Ensuite tout s’enchaîne assez vite. D’abord les piano-bars des grands hôtels (Saint-Regis, Intercontinental, Conrad, Mobar) puis les festivals, les galas de charité, les concerts en duo, en solo…
À force d’envie, de volonté, de travail vocal avec Babes Conde, Stella Zhou…
Andayoma trouve sa voix et sa voie. Et découvre une seconde passion pour la composition.
Deux albums en sortiront : Palette of colours (2010), Shades of Love (2014), qui mêlent en toute sensibilité les volutes du jazz à la chaloupe des îles. Qui s’inspirent de la vie d’ici, des amitiés, du bonheur, des trahisons… du mal-être des autres aussi, voilé sous les faux-semblants, les façades.
Singapour, can !
Pour Andayoma c’est évident : aux yeux de Singapour, la musique est fondamentale.
Une chance pour ce pays! Dans la culture, l’éducation, à l’école, dès le plus jeune âge, la musique est partout présente, diffusée, enseignée. Le soir, les agendas débordent d’offre.
Oui les Singapouriens aiment la musique, tous styles confondus. Et s’ils lui font une véritable place, ils en font une pour les artistes aussi. Qu’ils soient locaux ou étrangers. Tout le monde peut s’intégrer. Seule reste, comme ailleurs, la difficulté d’en vivre à 100%. Les artistes ont souvent plusieurs casquettes, un deuxième métier.
2023, le retour vers la France a sonné
Un jour, il faut bien rentrer !
Là encore, un air qu’on connait bien. Celui du grand départ, son lot de tristesse, d’anxiété, d’inconnu, de courage pour «tout recommencer, se refaire une place, réussir à se produire». Destination la région parisienne.
Dans ses bagages, Andayoma emportera « le vert et la luxuriance ».
Elle regrettera « ses amis singapouriens, leur gentillesse, leur sens de l’humour. Leur sens du second degré qu’on ignore. Alors qu’ils savent parfaitement dire les choses à demi-mot ! »
En partant, elle aurait envie de dire : « Laissez les femmes, les conjoints, les DP réaliser ce qu’ils veulent, entreprendre, tenter! Même si ça ne marche pas, laissez-les… exister».
Elle est comme ça Andayoma. Toujours prête à donner de la voix.
L de R
Son concert
“See you in Paris » le 12 mai 2023 à 20h à l’Esplanade Recital Studio,
Quelques Tips sympas :
Pour écouter du jazz : Simply Jazz, Le Vagabond, Le BluJaz, les bars d’hôtels, l’Esplanade
Pour écouter du gospel : dans les églises !
Pour un petit repas français comme à la maison : Choupinette à Holland Village
Pour une garde-robe de feu et de fête : As’Fall à Haji Lane
Pour un ciné plus cosy : Le Projector