Disclaimer : nous ne sommes pas juristes et ne vous donnons aucun conseil juridique dans cet article. Il est simplement le résultat de nos recherches, la liste est forcément incomplète et les lois changent…

Singapour est bien connu pour sa fermeté à l’égard du crime. Mais quand on y vit (hors Covid-19), il est facile de l’oublier. On profite d’un environnement propre et sûr… L’insécurité et la délinquance des autres grandes capitales n’est qu’un lointain souvenir. Ceci expliquant cela, quelques règles sont à connaitre!

Notre ressenti a un peu changé avec la crise sanitaire. Les punitions exemplaires des participants à un rassemblement sur Robertson Quay en début de CB (confinement), les amendes gratinées pour une promenade en dehors des sentiers indiqués et les social ambassadors omniprésents y contribuent.

Revenons sur les principaux points à connaitre quand on vit à Singapour.

On ne rigole pas avec la délinquance

Les panneaux

Les avez-vous vus? Les panneaux Crime Alert : Outrage of modesty vers Orchard towers, Theft of bicycle à l’entrée du Botanic Garden ou autres 12 cases of pickpokets sur Orchard. Cela me laisse toujours bouche bée! Rien que les exhibitionnistes et les mains baladeuses des parisiens videraient les stocks de panneaux.

Panneau Crime Alert Singapour Shop Theft-Singapour Live

Connaissez vous le Yandao? C’est le surnom du beau policier en carton à l’entrée des magasins. Yandao signifie « beau » en hokkien et en singlish.

Je me rends, arrêtez-moi.

Les citoyens sont concernés

Il faut comprendre qu’à Singapour la délinquance est l’affaire de tous. Les habitants n’hésitent pas à alerter la police lorsqu’ils sont témoins d’un crime et il suffit de se connecter sur I-witness pour en signaler un. Il n’est d’ailleurs même pas nécessaire de donner son nom.

Le taux de criminalité de Singapour était de 617 pour 100000 habitants en 2019 (source Singstat), contre 1310 en 1984. Cette baisse est le fruit d’une approche éducative et collaborative entre la police et les habitants. En plus des systèmes de surveillance des quartiers (NWS –Neighborhood Watch scheme), des NPP (poste de police de quartier calqués sur le modèle japonais), le système de caméra de surveillance laisse peu de chance aux criminels. Et oui, votre voisin peut vous dénoncer.

Les stats

Il est difficile de comparer avec les statistiques françaises mais sachez qu’il y a eu 279 cambriolages à Singapour en 2019 et 234 300 en France. Ce qui, rapporté à 100 000 habitants, est quand même un taux de 4,8 contre 344…Certains ne ferment pas leurs portes ici et on les comprend!

Passons aux choses sérieuses.

Les punitions exemplaires

Les châtiments corporels

Les coups de canne ou caning (rien à voir avec le Fort) sont administrés à Singapour seulement sur les hommes de moins de 50 ans (ouf). Cette peine est obligatoire pour une douzaine d’infractions dont le deuxième cas de graffiti et pour les étrangers qui dépassent la date maximale autorisée sur le territoire, de 90 jours (à bon entendeur…) C’est sérieux et douloureux, pas du tout un coup de martinet bande de petits coquins.

La peine de mort

Elle est en vigueur à Singapour et obligatoire (sauf rare exception) en cas de meurtre, trafic de drogue, terrorisme et possession de certains types d’armes et munitions.

Pour prendre la mesure du sérieux, c’est sur zoom, en plein confinement, qu’une condamnation à la peine de mort a été prononcée. Le détail gore : la sentence est appliquée par pendaison au lever du soleil le vendredi matin.

La grande majorité des condamnations concerne la drogue.

On connait l’intransigeance de Singapour avec la drogue : tolérance zéro. C’est écrit partout quand on entre dans le pays. Vous ne pourrez pas dire que vous ne le saviez pas. Tenez-le-vous pour dit et informez aussi vos enfants. Les conséquences peuvent être catastrophiques. Attention aux tests de drogue à l’école qui peuvent détecter une consommation faite préalablement en dehors de Singapour. Soyez vigilants avec les ados.

Graffitis

Ils sont considérés comme du vandalisme et punis comme tels! Et le deuxième tag compte pour deuxième infraction. En firent les frais un jeune américain condamné en 1994 à six coups de canne et un suisse en 2010 condamné à sept mois de prison et trois coups de canne. Plus récemment en 2014 deux allemands furent extradés de Malaisie où ils pensaient pouvoir se réfugier (les fous) pour avoir tagué des rames de métro à Singapour. Bilan: trois coups de cannes et 9 mois de prison. Le gouvernement accepte tout de même le Street Art mais il faut demander l’autorisation !

Les autres infractions à connaître

Le monde entier le sait. C’est écrit sur les T-shirts souvenirs : Singapore is a fine city. Notez le jeu de mot fine! Le chewing-gum est interdit ! Mais ce n’est pas le plus important.

Les amendes pleuvent

Le chewing-gum.

La consommation est autorisée mais ni l’importation ni la vente. Si c’est pour vous une nécessité vitale, vous pouvez vous en procurer auprès d’un dentiste ou un médecin.

Cigarette

Fumer est interdit dans les lieux publics fermés et aussi dans beaucoup de lieux en extérieur: les parcs et jardins publics, Orchard road (cherchez les smoking zones), à moins de 5 mètres de tous les murs ou clôtures d’une école, d’un hôpital, d’un abris-bus etc… Dans le doute, cherchez un endroit avec un cendrier. L’amende est 200$ la première fois puis jusqu’à 1000$.

L’âge légal pour l’achat, la possession, vente et fourniture de cigarette est 21 ans depuis le 1er janvier 2021. L’amende pour underage smoking est de 300$.

L’importation de cigarettes dans vos bagages doit être déclarée. Et est soumise au paiement de la GST à l’arrivée à Singapour. Et ce, même si vous les avez achetées en Duty Free. De plus depuis le 1er juillet 2020, les paquets importés doivent respecter le packaging neutre en vigueur à Singapour. Autant dire que cela n’a pas beaucoup d’intérêt d’en rapporter.

Les e-cigarettes sont interdites

Elles sont totalement interdites. N’en importez pas, n’en achetez pas sur place et ne les utilisez pas même chez vous et prévenez vos visiteurs.

Détritus- No littering

Jeter un mégot par terre ou un papier de bonbon? C’est 300$ d’amende. Un détritus de plus grande taille? C’est 2000$. Et si vous recommencez? 4000$ puis 10000$. Vous pouvez aussi être condamné à des travaux d’intérêt général. Vous ramasserez des ordures, habillé d’une magnifique veste rose et jaune estampillée « corrective work order« . En 2018, la police a infligé 39000 amendes pour littering selon le Straits Times. La ville peut être propre!

Plus généralement la loi interdit de déposer quelque objet que ce soit sur la voie publique en dehors d’une poubelle. Attention à vos encombrants. À propos, on ne crache pas non plus! Vous verrez parfois le terme killer litter. Il s’agit des objets jetés (ou tombés) par la fenêtre. On parle alors de crimes passibles de prison et d’amendes plus élevées.

À poil? N’y pensez pas

Ce n’est pas un scoop, on ne se promène pas nu dans l’espace public. Mais, à Singapour la notion de public est très élargie. Donc, si quelqu’un vous voit nu chez vous, il peut appeler la police. Fermez les rideaux et évitez les bains de minuit. Any person who appears nude in a private place and is exposed to public viewing shall be guilty of an offence. Punition : 2000 $ d’amende ou 3 mois de prison ou les deux.

Photo by @inecastellano
On se rhabille

Le WIFI

Trouver le mot de passe de son voisin et utiliser son wifi? 10000 $ d’amende!

L’alcool

Pas de consommation d’alcool dans des lieux publics de 22h30 à 7h. Elle reste autorisée dans les bars et restaurants (hors période de Covid). Et dans certains endroits de Singapour la consommation d’alcool est totalement interdite pendant les weekends et les jours férié (Geylang et Little India). Et évidemment on n’est pas ivre sur la voie publique.

Bon à savoir

Si vous êtes sous le coup d’une investigation de la police, votre passeport vous sera retiré.

Spécial Covid

Les lois changent régulièrement, renseignez-vous.

Le masque

Depuis le 13 février 2023, il n’est plus obligatoire dans les transports et établissements de santé. Vous devrez toute fois le porter si vous êtes en contact avec un malade ou recevez des soins. Et le masque reste recommandé dans tous les lieux très fréquentés et lorsqu’on est confronté à des populations fragiles. Le masque doit couvrir le nez, les joues et le menton. Car les bandanas, cols roulés ou autres oripeaux ainsi que les protections en plastique transparent ne peuvent pas remplacer le masque.

En conclusion

Voici la fin de notre tour d’horizon. Alors oui, vous pouvez laisser votre portable sur une table quand vous allez chercher un café, poser votre sac à dos grand ouvert sur la banquette du métro et remercier le chauffeur de taxi qui traverse la ville gratuitement pour rapporter un téléphone oublié…Profitez de Singapour en toute sécurité.

Valérie Mahieddine

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