Au secours, ils reviennent !
Chéri et moi goûtions une toute nouvelle vie de couple suite au départ du dernier oisillon du nid familial à Singapour. Nous avions bien tenté un timide : « tu n’envisages pas de faire ton stage à Singapour ? » Ce à quoi Junior avait répondu : « j’ai fait toutes mes années de lycée à Singapour, Singapour ça suffit, et en plus je ne connais plus personne ». Exit Singapour.
Quelques jours après cette conversation, Junior qui fait les mêmes études que sa petite amie toulousaine Agathe Zeblues nous contacte. « Euh en fait, euh, Agathe elle aimerait bien que l’on fasse tous les deux notre stage à Singapour ». Chic, chic, chic, mon bébé revient, je suis si contente ! Et bien sûr, les préparatifs ne sont pas allés très loin : « vous avez déjà contacté des entreprises ? » « Euh non ». « Quel visa vous faut-il pour faire un stage à Singapour ? » « Euh, on sait pas, genre. » Mais Maman est tellement contente qu’elle va s’occuper de tout, bien sûr. Maman, c’est moi.

Après avoir compris que l’école de commerce demandait un stage basique de 2 mois dans la vente ou l’accueil, me voilà partie pour démarcher les restaurants, hôtels et boutiques qui vendent aux francophones ou qui appartiennent à des francophones. Sinon qui serait intéressé par prendre 2 jeunes frenchies en stage ? Assez vite, 4 entreprises répondent favorablement à mes demandes, font passer des entretiens par Skype et sont prêtes à accueillir les stagiaires. Ouf. Mais il faut un visa bien évidemment.
Agathe fait sa demande de Work Holiday Pass en ligne, qui est approuvée en 3 jours. Junior aussi, refus. Nouvelle demande, refus encore. 4 fois. Que faire ? Le moment du départ à Singapour approche pour les futurs stagiaires et toujours pas de visa pour lui. Son Dependant Pass ayant été annulé à son départ de Singapour, je finis par refaire une demande de Dependant Pass via mon entreprise. Ouf ça marche et la carte sera disponible juste avant le début du stage. Une Letter Of Intent et hop, les stagiaires sont prêts.

La dure confrontation à la vraie vie
Et bien oui, être payé 8 SGD de l’heure, c’est pas beaucoup pour se lever tôt et faire l’ouverture du magasin ou du café. Les 35h? ça n’existe pas à Singapour. Les clients malpolis ou désagréables? Ben oui, il faut leur répondre gentiment et les aider. Le vol à l’étalage? Même à Singapour ça existe et pas facile à gérer quand on prend quelqu’un de 50 ans en flagrant délit et qu’on a 18 ans. Le port de l’uniforme du magasin, T-shirt ou chemise et tablier? Y a pas le choix !

Heureusement, il y a les bons côtés. Les collègues sympas et expérimentés qui filent un coup de main. Le manager compréhensif qui accorde du temps pour un week-end prolongé à Bintan et fait coïncider les emplois du temps des deux stagiaires. La bonne nourriture gratuite ou les réductions dans la boutique. La fête d’anniversaire du collègue.
Et surtout, la maison.
Les elfes de maison existent !

Comme dit Junior, c’est bien d’être à la maison, la chambre se nettoie toute seule, le frigo se remplit tout seul, le linge est lavé et repassé comme par magie. Rien à voir avec leur logement d’étudiant à Lille où il faut tout faire soi-même.
C’est vrai que Chéri et moi avions oublié le linge sale éparpillé dans la maison, le stock de chocolat, de bière et de pâtes qui disparait à peine arrivé, les soirées tardives : « on s’en fout Maman, on démarre à 13h demain », in petto « oui mon enfant, mais moi non, toujours départ à 7:30 de la maison », le portable oublié dans un Grab – le drame ! pendant quelques longues dizaines de minutes le temps que le chauffeur revienne obligeamment le rapporter. Et les remarques outrées « encore des légumes ? pourquoi vous mangez presque tout le temps végétarien? »
Après deux mois, vient l’heure du départ des stagiaires, qui sont ravis de rentrer en France et de retrouver les potes. Ils nous font un cadeau, une soirée d’adieu au resto, et hop les voilà partis. Ouf. Le calme est revenu dans la maison. Chéri, c’est quand même bien d’être tous les deux non?
En attendant les prochains visiteurs! Ah…j’oubliais…les Chicoufs… c’est Chic, ils arrivent….Ouf, ils repartent!
Remerciements aux entreprises sans qui cette aventure n’aurait pas été possible :
Marie-Hélène Mansard