L’équipe de SG LIVE a été ravie de rencontrer une réalisatrice et une comédienne qui présentent un film osé sur la scène singapourienne à l’occasion du French Film Festival de Voilah!. (A voir en janvier 2023 dans les cinémas Shaw)

Pour une fois, le Rating R21 nous semble tout à fait approprié. Une codification bienvenue pour ne laisser passer que les spectateurs prêts à ce voyage inédit au pays de la foufoune.

Une arène forte

Préparer un film comme The House, c’est s’immerger dans le monde ô! combien fermé des maisons closes. L’occasion de pénétrer – avec ses yeux déjà, avec ses yeux seulement- une « arène forte ».

C’est le mot qu’utilise Anissa Bonnefond pour ces milieux intrigants et secrets  qu’elle aime « dépoiler ».

Il peut s’agir du monde du foot avec le documentaire Nadia, de celui de la haute couture avec le documentaire Wonder Boy (d’ailleurs, la rédaction de SG live l’a vu et vous le recommande chaudement).

L’arène dont il est question ici est réservée aux gens qui ne redoutent pas de dépasser les limites. 

Faut -il une certaine dose de courage ? D’inconscience ? D’audace ?

Les travailleuses du sexe sont à l’honneur au travers du témoignage de l’une d’elles. Elle admet avoir plaisir à s’introduire dans cet univers feutré. Fait de velours et de latex, plutôt sombre et tamisé mais très éclairant sur les fantasmes et les travers de la nature humaine. 

L’approche est réaliste et féminine.

On y entend parler de ce sentiment de puissance qui nourrit la volonté de la femme de se frotter aux parties intimes de tant de corps gonflés de désirs et d’attentes…Car Ana Girardot le crie haut et fort : c’est la femme qui mène la danse, qui choisit et donne le rythme.

On apprend, on mesure même comment la gêne est balayée bien vite. Attention, The house se penche sur les pratiques à la mode des berlinois. La maison close a été interdite en France par la loi de 1946.

Un film qui vient toucher aussi le politique et la manière dont on peut structurer la profession, l’affranchir des tabous, des jugements et des a-priori…Anissa Bonnefond aime rappeler qu’on peut même choisir ce métier (quelle formation sur Parcoursup?).

Une histoire de comédienne, une histoire de femme

La comédienne Ana Girardot prend un tournant dans sa carrière et veut nous montrer à quel point elle est femme. Son corps a récemment donné la vie à un petit garçon mais elle affiche une juvénilité presque indécente, jusqu’à ses courbes pubiennes. On ne jalouse pas sa ligne post partum car Ana pourrait être une de nos amies. C’est d’ailleurs sur ce critère que la réalisatrice l’a choisie.

Son histoire familiale nous raconte aussi que sa grand-mère est décédée à 28 ans des suites d’un avortement clandestin. La boucle est bouclée : le festival du film a célébré Simone et rappelé son combat pour la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse.

Une sombre histoire de femmes éplorées et de foufounes éventrées, qui se répète et se clame, encore, un peu plus fort à chaque décennie.

L’air du temps résonne sur la manière dont les femmes alternent plaisir et souffrance , au travers d’une longue liste de devoirs de mère, d’épouse, de maîtresse ou de concubine. 

Ce festival avait en cela quelque chose d’universel et d’intemporel.

Nous avons adoré échanger avec Ana Girardot et Anissa Bonnefont, ça ferait de bonnes copines. D’ailleurs, elles vous passent le bonjour…

TOUJOURS DANS LE CADRE DU FFF, RETROUVER ICI L’ENTRETIEN AVEC ELSA ZYLBERSTEIN.

AB

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