Notre-Dame on fire, le sacre du feu

Un film joyau

Après le succès de l’exposition Notre Dame à l’Alliance Française qui a attiré plus de 10 000 visiteurs, la comédie musicale Quasimodo de Singtheatre qui a rassemblé plus de 4000 spectateurs, le film Notre-Dame on fire arrive sur les écrans. Un film joyau qui témoigne de ce que le feu peut dévorer.

On y danse avec le feu, et on survole les quais de Seine. Un chaos subtil de bicyclettes, patinettes, trottinettes, et pléthore d’individus libres-et-égaux-devant-la-circulation y règne. Nostalgie?

C’est audacieux de circuler dans Paris, défigurée par les chantiers. Un enchevêtrement bien difficile à percer pour les camions citernes…et des seigneurs du feu décidément dévoués. On maudit la voirie incapable de fluidifier le trafic, et on doute du bien-fondé de mettre en danger la vie de ces hommes de courage et d’acier. Fallait-il absolument protéger ces reliques ignorées du plus grand nombre?

Telles des harpies, les flammes ont tenté d’assassiner la vieille dame, cette « belle Dame » rectifiait Mr Annaud que nous avions rencontré au mois de juillet. Elles se déchaînent dans un rythme de thriller, haletant, foudroyant.

Que reste-t-il de notre amour du passé?

Question intéressante ici à Singapour où les chantiers ne cessent de fleurir; où tout est détruit et reconstruit avec élan.

Qui se souvient des fouilles menées entre 1965 et 1977 sous le parvis? Qui a su que des vestiges de l’enceinte du Bas-Empire, des thermes gallo-romains, des maison médiévales y ont été découverts? La crypte archéologique la plus longue du monde – 117 mètres s’il vous plaît- a été ouverte au public en 1980, et fut refermée suite aux ravages du feu en 2019.

Un trésor qu’il faut protéger

Le film tend un peu vers le documentaire, et permet à son réalisateur hors du commun de rentrer dans l’Histoire au bras d’une cathédrale qui sait encore émouvoir la foule.

Embrasement planétaire juste avant celui du Covid, le désastre a vite laissé place à un grand sujet : faut-il reconstruire à l’identique ou imaginer des solutions modernes? Un débat que nous aurions aimé savourer pendant le film, mais qui n’a pas été servi.

AB

Un autre regard sur le film de Jean Jacques Annaud

Notre-Dame on Fire retrace une tragédie universelle

Source intarissable d’une explosion de sentiments: l’émotion infinie devant l’embrasement d’un des plus grands chefs d’œuvre de notre humanité, l’incrédulité et la tristesse partagées par les croyants et non croyants du monde entier, la colère devant les défaillances et la négligence de l’homme, son ego, son avidité mais aussi l’admiration devant sa foi, sa détermination, son professionnalisme, et au bout du compte son courage de héros.

Sur la forme, un film oscillant entre fiction et réalité…

qui perturbe sa qualité et brouille la véracité de la reconstitution.
La cause du départ du feu est-elle fiction ou réalité?
Les commandants des pompiers ont-ils vraiment été de façon invraisemblable coincés dans le trafic parisien?
Y avait-il si peu d’unités de pompiers sur place ? Pour quelles raisons la maire de Paris tient-elle son propre rôle mais des acteurs eux (peu crédibles) celui des officiers? 
Pourquoi avoir rajouté des scènes anecdotiques sans intérêt?

Mais une réelle intensité dramatique…

qui sauve le film. Mes coups de cœur: l’action finale et stressante de l’équipe de pompiers qui a sauvé la cathédrale, les extraordinaires effets spéciaux, les vues d’archive du brasier, bouleversantes et cette image symbolique et poignante de la vierge Marie qui pleure…

CSB

Le film est à l’affiche à l’Alliance Française les 18 et 19 novembre 2022 dans le cadre du French Film Festival, manifestation du festival Voilah!.

Laisser un commentaire

Votre commentaire s'il vous plait!
Merci d'indiquer votre nom

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.