Ténor de Claude Zidi Jr avec MB14 et Michèle Laroque (NC16)
Antoine, jeune banlieusard parisien, suit des études de comptabilité sans grande conviction, partageant son temps entre un job alimentaire de livreur de sushis et des battles de rap où son talent explose. Lors d’une course à l’Opéra Garnier, sa route croise celle de Mme Loyseau, professeur de chant, qui détecte chez Antoine un beau brin de ténor. Le jeune homme se laisse convaincre de suivre l’enseignement de Mme Loyseau, mais cache ce choix à sa famille, ses amis et toute la cité.
Voilà un film qui part d’un pitch sympathique, mais le dessert par une avalanche de clichés et de ficelles scénaristiques rebattues (dont on vous fera grâce pour ne pas spoiler) : disons seulement que les bourgeois sont plein de préjugés mais que (certains) cachent un cœur gros comme ça, que les gens des banlieues sont relous mais ont un cœur gros comme ça. Et qu’à la fin la musique transcende les différences sociales.
Heureusement, l’acteur principal du film, Mohamed Belkhir, plus connu sous le nom de MB14, rappeur et beatboxeur, est excellent, et Michèle Laroque tire son épingle du jeu avec élégance.
A voir si on aime les bons sentiments, les belles voix et l’opéra… ou si on a des ados : il y a d’épiques battles de rap, et pas de scènes de sexe!

Tempête de Christian Duguay avec Mélanie Laurent et Pio Marmaï (PG)
Il ne s’agit pas de vents et marées, mais bel et bien de sabots et crottin; les passionnés de cheval vont en sentir les effluves.
Emporté par la folie de deux naissances simultanées, humaine et équine, le spectateur féminin aura l’occasion de serrer les cuisses et souffler en cadence dès les cinq premières minutes de bobine.
De l’amour, de la passion, des tracas pour boucler les fins de mois, tout y passe, mais on sent que le pire peut arriver.
L’accident est terrible et arrache frissons ou larmes. Et cela nous convainc que l‘on peut tout surmonter: à cheval, à pied ou en carriole.
Un autre regard sur le film ici.
Novembre de Cédric Jimenez avec Jean Dujardin, Sandrine Kiberlain, Anaïs Demoustier (M16)
Une plongée dans l’enquête qui a suivi les attentats du 13 novembre. Au cœur de la nuit, les sonneries de téléphone retentissent tous azimuts…On passe très vite à l’action. Fred, patron de la SDAT organise l’enquête. Filatures, écoutes, interrogatoires et entretiens auprès des victimes dont on comprendra l’intérêt crucial. Des policiers, tous focus sur l’objectif, dont l’implication provoque parfois un pas de coté mais le boss rappelle le cadre légal. Et puis, l’appel de cette jeune fille qui tout à coup débloque l’enquête.
Un vrai coup de cœur pour ce film fort et sobre qui nous a embarqués…Les séquences s’enchainent vite, l’action prime sur les sentiments. Les policiers ne s’épanchent pas, on ne voit rien de leur vie personnelle. Le film frise parfois le documentaire tant les acteurs sont crédibles et la narration technique. Il n’empêche que Cédric Jymenez installe une tension qui nous emmène jusqu’à l’assaut final, spectaculaire.
The House d’Anissa Bonnefont avec Ana Girardot, Aure Atika…(M21)

Simone, le voyage du siècle d’Olivier Dahan avec Elsa Zylberstein, Rebecca Marder et Elodie Bouchez (M18)
Une grand fresque qui retrace la vie de Simone Veil, de l’enfer à la lumière. On y découvre une femme dont la pulsion de vie est exceptionnelle, et qui, dans tous ses engagements, se met toujours au service de la paix et des plus fragiles. Conditions de vie des détenus, légalisation de l’avortement, construction de l’Europe….Tous les combats de Simone Veil entrent en résonnance avec notre actualité…Simone, le voyage du siècle éclaire aussi notre époque.
Et comme le dit très justement Elsa Zilberstein « un film c’est parfois mieux qu’un livre d’histoire » , on aimerait donc partager ce moment de cinéma avec Sam Sool. Malheureusement Simone est classé M18 à Singapour…On attendra notre retour en France pour une séance en famille!

Le Petit Nicolas : qu’est-ce qu’on attend pour être heureux (film d’animation)
Un délicieux plongeon dans les dessins du regretté Sempé et des textes de son cher complice Goscinny, autour du fameux petit garçon dont les aventures ont fait rire des millions de jeunes lecteurs… et leurs parents. Alors certes, on se retrouve au milieu des culottes courtes, des bagarres de gosses et du charme perdu du Paris des années 60. Mais ne vous y trompez pas.
Ce long-métrage n’a rien de mièvre et n’est surtout pas réservé aux enfants. Car derrière les lignes courbes et les gags, les réalisateurs Amandine Fredon et Benjamin Massoubre proposent le portrait d’une amitié profonde entre deux hommes de talent. Et une très belle exploration de ce que peut-être le processus de création en art : les premiers pas, le rôle clé de l’imaginaire, du passé, du vécu… Et le lien charnel, osons dire « salvateur » que peut entretenir un géniteur avec son personnage de papier. Drôle, émouvant, poétique. Et admirablement servi par les voix Alain Chabat, Laurent Lafitte, Simon Faliu. Qu’est-ce que vous attendez pour être heureux ? Et filer le découvrir en salle.
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Le French Film Festival, une manifestation de Voilah! jusqu’au 27 novembre 2022
Pour les séances et les billets, c’est ici.