Le French Film Festival bat son plein pour encore quelques jours. Quel merveilleux destin pour les films de venir à vous!
En planifiant votre weekend, songez à ces kilomètres de pellicule qui ne se sont pas encore déroulés sous vos yeux…
Des bananes et des oeufs!
Le film Made in China a fait l’ouverture du French Film Festival! Il en fait aussi la clôture dimanche soir à 19h au Shaw Theater. Nous avons pris un café avec deux des comédiens : Frédéric Chau et Steve Tran.
Quand des asiatiques de France viennent rencontrer des français d’Asie, c’est comme une banane qui rencontre un oeuf. C’est Steve Tran qui nous l’a dit!
Leurs visages nous racontent silencieusement une tranche d’histoire qui pour Steve avait débuté au Vietnam et pour Frédéric une épopée sino-khmère qui s’est faite dans la douleur. Leur histoire s’est poursuivie à Paris.

Le choix de l’humour.
Tous deux se définissent donc comme parisiens. Mais les visages nous trahissent, on ne le sait que trop bien quand on vit ici. Pas la peine d’ouvrir la bouche, on sait déjà que vous n’êtes pas d’ici.
Le cinéma français offrant peu de rôles aux comédiens asiatiques, il leur faut écrire et proposer des personnages et ainsi se garantir les moyens de travailler. Ils ont choisi l’humour pour s’attaquer aux préjugés et aux clichés.
Nos deux compères se sont rencontrés en 2009 sur le tournage de « Neuilly sa mère », un film qui croquait le portrait d’une société divisée entre caucasiens et « les autres » (comprendre les arabes, les noirs et les asiatiques).
Steve Tran est issu d’une famille d’artistes. Il a passé son enfance à admirer la voix de sa soeur aînée ou à écumer les castings avec son grand frère Jean-Claude. Véritable mascotte de la famille, 9e enfant sur 9, il a partagé les applaudissements avec son père (star du théâtre rénové vietnamien) en imitant Michael Jackson lors de ses tournées.
Pour réussir à s’exprimer et s’affranchir de la culture familiale du non-dit, Frédéric Chau a choisi le théâtre. Multipliant les sketches où il tournait en dérision certaines idées reçues sur sa communauté, il s’est mis à sabrer sa timidité grâce à l’humour. Repéré par Jamel Debbouze, il a rejoint Canal+ puis le cinéma.
Frédéric Chau n’a pas fini de nous raconter son histoire et celle de sa famille…à suivre!
et Dans l’esprit du 7e art, il est question de famille, d’équipe, et de talents complémentaires. Tout sauf du cinéma communautaire.

Si seulement si…
Mon inconnue – Love at second sight
Parce que l’amour est décidément une spécialité française, samedi s’annonce sous le signe des « si »: si on échangeait le cours de nos vies?
Mon inconnue nous emporte dans une valse ou les rôles s’inversent.
Que de doutes ou de questions ainsi soulevés le temps de cette douce romance.
Elle ravive tout un champ de discussions jusque là laissées en jachère. À l’occasion d’un verre après le film, votre partenaire sera enchanté de jouer à imaginer un autre déroulement à votre vie commune!
Séance au Shaw Lido samedi à 21h20.
Fourmi – Of love and lies
Le film Fourmi se construit autour du « si on remettait papa sur le chemin de l’espoir« ?
Cet enfant (comme les autres?) perçoit finement la détresse qui submerge son père et ébauche un plan pour l’en purger. L’entreprise est tout autant sensible qu’audacieuse.
Projection samedi 16h20 au Shaw Lido
Sexy?
Les nostalgiques pourront s’immerger dans les années 20 et profiter d’un tempo suave devant L’amant. Sans forcément être un fan de Marguerite Duras, vous vous figurerez l’éveil des sens d’une jeune fille de 15 ans et demi.
Séance samedi à 16h au Shaw Lido
La thématique est déjà présente dans le festival avec des décors adaptés à chaque fantasmatique : le rythme doucereux du ferry sur le Mekong, la beauté sauvage du massif des Alpes (Blanche comme neige – Pure as snow, séance vendredi 15 à 21h15 à l’Alliance Française) ou l’exubérance de la côte d’Azur (Une fille facile – An easy girl, dimanche à 20h). Lire nos critiques.
C’est un peu court, jeune homme!
Le weekend comptant 2 jours, nous vous accompagnons jusqu’à dimanche; votre culture vous a permis de cerner Cyrano de Bergerac?
Eh bien, c’est le moment de découvrir son auteur Edmond au moment éminemment bouillonnant de la conception de l’oeuvre.
Le ton est enjoué, le rythme haletant, et on s’y amuse, comme dans la pièce de théâtre dont le film est tiré. À ne pas manquer.
Séance dimanche à 14h au Shaw Lido
Fêtons donc cette force artistique française qui rassemble autant de visages que de passions.
Amélie Boutry et Valérie Mahieddine