Kalaa Utsavam: le festival indien est de retour du 20 au 29 Novembre

Malgré le Covid, la 18e édition du festival Indien Kalaa Utsavam (cette année en virtuel) est de retour du 20 au 29 Novembre. Il présente des spectacles musicaux, de théâtre et de danse. Parmi ces productions, le ballet Indien AMARA inspiré des bas-reliefs du temple de Banteay Srei au Cambodge.
Pourquoi visionner ce ballet ?
Pour plusieurs raisons: un voyage à Angkor – version canapé – sur le mode de la réminiscence. Les temples d’Angkor sont inscrits au patrimoine mondial depuis 1992. Fan de vieilles pierres, j’ai profité de la proximité d’Angkor pour m’y rendre trois fois au cours des six dernières années…

Alors qu’Angkor Wat vous impressionne par sa superficie, son histoire, le temple de de Banteay Srei est plus confidentiel et de taille humaine. En effet, ce temple du Xe siècle, construit en grès rose et latérite, est légèrement à l’écart des autres temples d’Angkor.
Saviez-vous que l’histoire de ce temple est étroitement liée à un ministre de la culture Français? Avant d’inspirer Aravinth Kumarasamy, le directeur Artistique d’Apsaras Arts Dance Company, il fut le décor du roman semi autobiographique d’André Malraux : « La Voie Royale »

A 23 ans Malraux est sans le sou, suite à de mauvais investissements boursiers. À la question de sa femme sur ce qu’il compte faire pour les sortir de cette impasse, il répond:
« Vous ne pensez quand même pas que je vais travailler? »
Car le jeune Malraux n’est pas à court d’idées. Amateur du musée Guimet, il sait que l’art Khmer se monnaye en Europe. Son arrestation au Cambodge mettra fin à sa carrière de pilleur de temples. Cependant le vol de statues de Banteay Srei ne nuira nullement à son avenir littéraire ou politique…
Pour découvrir: Aravinth Kumarasamy.
À Singapour, ce temple a inspiré le chorégraphe Aravinth Kumarasamy. Pour vous lecteurs, probablement un total inconnu… Pourtant Aravinth est une figure éminente de la communauté artistique indienne aussi bien au niveau national qu’international. Ses chorégraphies pour la compagnie Apsaras Arts sont basées sur le vocabulaire de la danse traditionnelle. Il y rajoute parfois de légères consonances bollywoodiennes. Singapour lui a décerné les prix suivant: Young Artiste Award du Conseil national des arts (1999) et Kala Ratna de la Société indienne des beaux-arts (2019). Aravinth siège également au National Arts Council of Singapore, ainsi qu’au People’s Association of Singapore.

L’approche artistique d’Aravinth Kumarasamy
Aravinth redonne vie aux divines Yoginis des bas-reliefs. Elles sont les héroïnes de son spectacle. Le narratif est tiré de deux des plus célèbres mythes hindous – le Ramayana et le Mahabharata. Le style de danse classique est connu sous le nom de Bharatanatyam. Mot scrabble qui épatera toutes vos connaissances, si toutefois vous arrivez à vous souvenir de son orthographe…
Bharatanatyam???

Bharatanatyam est un style de danse classique originaire de la région de Tamil Nadu en Inde du Sud. Dans sa version la plus pure le Bharatanatyam obéit aux règles suivantes : les pieds battent la mesure en contre-rythmes compliqués ; les jambes sont pliées (façons squat, les adeptes de boot camp comprendront). Le langage corporel est ultra codifié alors que le visage exprime les émotions, les gestes de mains sont limités à 11 mudra. Le Larousse définit mudra comme « geste symbolique des mains avec positions particulières des doigts qui, dans les danses traditionnelles, l’iconographie et les arts hindous et bouddhiques, sert à exprimer une attitude ou une image mentale ».
Si vous aimez les recherches google ou le scrabble, les autres formes de danse dites classiques indiennes sont entre autres : Kuchipudi, Kathak, Kathakali, Manipuri et Odissi.
Pourquoi acheter un billet pour AMARA sur Sistic ?
Parce que même si la première bulle de voyage vient de voir le jour, il parait que les vols sont déjà complets. Et bien qu’il y ait peu de point commun entre Hong Kong en hiver et un ballet classique indien, le ballet AMARA mérite le détour…
Comme en Europe, le monde de la culture souffre des restrictions liés au Covid. Acheter un billet pour la modique somme de $15, c’est non seulement soutenir la richesse de la culture locale mais aussi donner un peu d’espoir à tous les talentueux artistes de la cité état. C’est une façon de participer à la reconstruction du monde d’après…Soutenir le monde de la culture, c’est l’aider à survivre. Ainsi à la réouverture des salles de spectacles il y aura du monde non seulement dans la salle mais aussi sur scène! Attention: découvrir AMARA ne sera possible que du 20 au 29 Novembre 2020!
Caroline Carfantan